Le véganisme est extrême

Manger les animaux est si ancré dans notre culture que remettre en question cette pratique semble extrême. Pourtant, la pratique « extrême » est plutôt l’élevage industriel.

L’élevage émet, à l’échelle mondiale, plus de gaz à effet de serre que l’ensemble du secteur du transport (voitures, camions, bus, trains, avions et bateaux). Il est responsable de 18 % des émissions françaises de gaz à effet de serre. C’est l’une des causes principales de la déforestation, de la perte de biodiversité, de la pollution de l’air, des cours d’eau et des sols. L’industrie de l’élevage gaspille de l’eau et des terres agricoles ; ainsi, en France, les 3/4 des terres agricoles sont consacrées, directement ou indirectement, à l’élevage. On pêche des poissons petits poissons (de faible valeur commerciale) pour alimenter les élevages aquacoles.

L’élevage gaspille des ressources qui pourraient être directement consommées par les humains : il faut 4 kcal de nourriture pour produire 1 kcal de viande ; 4 à 7 kg de protéines pour produire 1 kg de protéine de viande.

La surpêche concerne un tiers des zones de pêche. La pêche consiste à traquer des poissons jusqu’à épuisement (dans le cas de la pêche au chalut, notamment), et à les tuer par asphyxie, quand ils ne meurent pas écrasés les uns sur les autres.

L’élevage provoque la souffrance et la mort de 70 milliards d’animaux terrestres et du double d’animaux aquatiques. On pratique l’insémination artificielle, des mutilations (comme couper la queue des porcelets sans anesthésie) et l’enfermement dans des bâtiments, bassins ou cages surpeuplées. Ainsi, chaque saumon d’élevage a l’équivalent d’une baignoire à sa disposition, et chaque truite une demi-baignoire. Les enquêtes de L214 ont documenté des pratiques barbares dans les élevages et les abattoirs.

Plus de 80% des Français sont d’ailleurs opposés à l’élevage intensif, mais ces pratiques sont inévitables au niveau actuel des prix et de la consommation des produits animaux.

Quid des oeufs et du lait ?

Le véganisme est souvent perçu comme extrême par rapport au végétarisme, parce que les problèmes liés à la production de lait et d’oeufs paraissent moins évidents (la traite ou le ramassage d’oeufs ne tue pas directement les vaches et les poules). L’élevage de ruminants, donc l’élevage latier, est très émetteur de gaz à effet de serre. Les poussins mâles de race « pondeuses » sont broyés à la naissance. Les poules pondeuses sont éliminées au bout d’un an de ponte, quand leur productivité décline. L’élevage en cage est sordide, mais l’élevage dit « en plein air » n’a rien d’idéal.

On fait produire un veau par an aux vaches laitières pour stimuler leur production ; les veaux et leur mère sont séparés à la naissance, et la viande de veau finance la filière laitière. L’élevage bovin laitier est intensif. La production moyenne des vaches laitières est d’une trentaine de litre par jour sur l’année, avec un pic à 60 L durant les beaux jours. C’est dix fois plus que les bovins sauvages ; les vaches laitières sont en effet le fruits d’une intense sélection artificielle. L’herbe ne leur suffit pas, elles sont nourries en étable, principalement de maïs et de tourteaux, et souffrent souvent de problèmes aux mamelles et de boiterie. Au bout de quelques années, elles sont épuisées et sont « réformées », autrement dit abattues (la moitié de la viande de boeuf provient de vaches laitières de réforme).

Extrêmement problématique ou extrêmement positif ?

De son côté, l’agriculture végétale nécessite moins de terres, d’eau et d’énergie. Elle permet une répartition plus équitable des ressources au profit des populations défavorisées. Elle ne nécessite pas la déforestation massive qui décime la faune sauvage. Elle ne génère pas des millions de tonnes de purin qui polluent les sols, les lacs et rivières. Elle ne condamne pas des milliards d’animaux à une vie misérable et à une mort terrifiante. Et elle compte de nombreux bénéfices pour la santé humaine.

Parmi ces deux choix, nous pensons que celui de consommer des produits animaux est extrêmement problématique, tandis que celui de l’alimentation végétale est extrêmement positif.

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