Grossesse, allaitement et enfants véganes

Choisir de mettre au monde et élever ses enfants sans produits d’origine animale peut être une décision difficile, mais nous tenons à vous rassurer : il est absolument possible d’élever un enfant végétalien épanoui et en parfaite santé, et d’innombrables familles à travers le monde en sont la preuve.

De multiples études ont mesuré le fait que les enfants végétariens et végétaliens suivent une courbe de croissance tout à fait normale et qu’une alimentation végétale bien équilibrée leur apporte, en quantité suffisante, tous les nutriments dont leur organisme a besoin.

Bien sûr, il y a d’autres facteurs à prendre en compte, notamment les aspects pratiques, la barrière logistique de la restauration collective à la crèche ou à l’école, ou encore la question sociale des repas chez les amis et la nécessité de veiller à ce que les enfants ne manquent pas les fêtes et autres événements importants. Il ne fait aucun doute qu’il y aura des défis à relever en cours de route, mais cela est vrai pour toute l’éducation des enfants en général !

Il est important de se rappeler que presque tous les enfants aiment instinctivement les animaux et ne voudraient jamais leur faire de mal. Ils ont un sens profond de la justice, comprennent qu’il ne faut pas causer de souffrance et tiennent à ce que nous prenions tous soin de la planète. Enfin, le fait de leur inculquer très tôt des habitudes alimentaires saines et bienveillantes est un cadeau inestimable pour leur avenir.

Pendant la grossesse

Encore une fois, les études scientifiques s’accordent à dire que les alimentations végétales bien menées fournissent tous les nutriments dont vous et votre bébé en développement avez besoin, pendant et après la grossesse. Dans le monde entier, de plus en plus de personnes font le choix de suivre une grossesse végétarienne ou végétalienne, en accord avec leurs valeurs et convictions profondes.

Si vous suivez déjà une alimentation végétale équilibrée, il est peu probable que vous ayez besoin d’apporter des modifications importantes à vos habitudes alimentaires au cours de votre grossesse. Vous devrez peut-être augmenter la fréquence des repas et choisir des aliments plus caloriques au cours du troisième trimestre, car le (ou les) bébé(s) occupe(nt) plus de place, ce qui peut rendre l’estomac plus difficile à remplir alors même que vos apports caloriques journaliers doivent légèrement augmenter pour couvrir des besoins accrus. Réduire la teneur en fibres et augmenter les aliments à forte densité énergétique (tels que les légumineuses, les oléagineux et les produits transformés) peut donc vous aider.

Outre la nécessité absolue de s’assurer d’un apport suffisant en vitamine B12, voici trois nutriments à surveiller attentivement pendant la grossesse : l’acide folique (vitamine B9), l’iode et la vitamine D.

L’acide folique se trouve en abondance dans de nombreux légumes, notamment le brocoli, les choux de Bruxelles et autres légumes verts à feuilles, ainsi que dans les pois et les haricots. Cette vitamine étant très importante pour le développement du bébé, il est judicieux, dans la mesure du possible, de s’assurer d’un bon approvisionnement avant même le début de la grossesse et au cours des premières semaines. Les besoins accrus en vitamine D sont difficiles à combler par la seule exposition au soleil et une supplémentation quotidienne est vivement recommandée. Idem pour les apports en iode dont il est particulièrement difficile de trouver une source fiable.

Comme pour toutes les personnes enceintes, quelque soit leur mode d’alimentation, le plus raisonnable et sécurisant est de se faire prescrire un complément alimentaire adapté aux spécificités de la grossesse, et d’effectuer des bilans sanguins réguliers pour prévenir certains risques de carences telles que l’anémie ferriprive (manque de fer).

Faites-vous accompagner par des professionnels de santé à votre écoute, qui respectent votre choix, et n’hésitez pas à vous tourner vers l’Association Végétarienne de France pour échanger avec d’autres parents ou futurs parents qui suivent ou ont suivi la même démarche.

L’allaitement des nouveaux nés

Il est conseillé de poursuivre votre supplémentation en vitamine B12, en iode et en vitamine D durant la période d’allaitement, mais vous devriez pouvoir obtenir tous les autres nutriments dont votre organisme a besoin assez facilement avec une alimentation végétale équilibrée.

Les personnes qui ne peuvent pas ou ne veulent pas allaiter, doivent opter pour une préparation pour nourrisson, autrement appelé « préparation infantile » ou « lait maternisé ». On en profite pour rappeler que ni les laits végétaux ni les laits animaux classiques du commerce ne sont adaptés pour les nourrissons, qui doivent impérativement être nourris d’un lait maternisé, précisément calibré et contrôlé pour garantir une composition nutritionnelle complète et similaire au lait maternel humain.

Les préparations pour nourrisson d’origine végétale (à base de riz ou de soja) sont plus difficile à se procurer et généralement plus onéreuses que les préparations à base de lait de vache, mais il en existe plusieurs marques disponibles en pharmacies (telles que Modilac riz ou Novalac riz) et en magasins bio. Il peut être aussi pratique de passer commande sur Internet.

Quelques ressources :

Si une telle perspective se dessine pour vous aussi, commencez par lire les informations clés synthétisées par Vegan Pratique relatives à la grossesse et à l’allaitement.

Découvrez et faites découvrir le site vegeclic.com, une ressource d’infos nutritionnelles pour aider les médecins généralistes et autres professionnels de santé à la prise en charge de patients végétariens et végétaliens, avec notamment leurs recommandations dédiées aux grossesses véganes et aux enfants véganes.

Enfants véganes

Pour la pédiatre Claire McCarthy, que vous éleviez vos enfants de façon végétalienne ou que ayez pour projet de végétaliser leur alimentation, il y a deux choses importantes à garder à l’esprit : l’apport calorique et protidique.

Les aliments d’origine végétale ont tendance à être moins caloriques que les aliments d’origine animale, et les enfants de tous âges doivent en consommer suffisamment. S’ils se nourrissent d’aliments riches en fibres, ils risquent de se sentir rassasiés avant d’avoir consommé les calories dont ils ont besoin pour grandir et se développer. Une bonne manière de remédier à cela est de veiller à intégrer à leur alimentation davantage d’aliments riches en calories tels que les oléagineux (sous forme de purée d’amande ou de beurre de cacahuète par exemple), les avocats, ou encore les produits transformés à base de soja.

La quantité de protéines dont un enfant a besoin dépend de son âge et de sa taille, mais ses besoins peuvent être satisfaits par la consommation de légumineuses, de céréales et d’oléagineux. Contrairement à une ancienne idée reçue, il n’est pas forcément nécessaire d’associer les protéines de céréales et de légumineuses au cours d’un même repas ni même d’une même journée. Pour autant, en règle générale, il est toujours préférable de leur proposer une large variété d’aliments riches en protéines.

Finalement les grandes règles d’une alimentation végétale pour les enfants sont les mêmes que pour les adultes : s’assurer de manger en quantité suffisante, s’assurer de manger une grande variété d’aliments, et s’assurer d’une supplémentation nécessaire de vitamine B12.

Les chercheurs s’accordent à dire que : « Une alimentation entièrement végétale convient pendant la grossesse, l’allaitement, la petite enfance et l’enfance, à condition qu’elle soit bien planifiée. »

Nos recommandations :

N’hésitez pas à vous procurer les ouvrages Nourrir Son Enfant Autrement (Sandrine Costantino) et Bébé Veggie (Linda Louis et Ophélie Véron), publiés aux Éditions La Plage.

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