Dix questions fréquentes sur le véganisme

1. Quel impact peut avoir une seule personne ?

On estime qu’au cours de notre vie, chacun d’entre nous mangera quelque 7 000 animaux. Le simple choix de ne pas le faire peut donc épargner de nombreuses vies. C’est aussi des grandes quantités de misère en élevage industriel, de kilomètres dans les transports, d’utilisation d’antibiotiques et d’abattages qui n’auront simplement pas lieu.

Notre bilan carbone sera considérablement réduit de même que notre impact sur les ressources en eaux et en terres cultivables. Bien que ces avantages soient déjà considérables, ils seront amplifiés par le fait que nous ne sommes certainement pas seuls à devenir vegan. Des millions de personnes choisissent de se passer des produits animaux. Ensemble, nous pouvons limiter les effets du changement climatique, épargner des milliards de vies animales et réduire massivement la superficie des terres nécessaires à l’alimentation, au profit des habitats naturels qui abritent la faune sauvage et au profit des populations défavorisées qui pourront cultiver leurs propres céréales.

Lorsque nous donnons quelques euros à une oeuvre de charité, nous ne pensons pas que notre contribution sera suffisante pour guérir le cancer par elle-même. Nous savons que ce ne sont que les dons combinés de plusieurs milliers de personnes qui font que les choses changeront vraiment. Et c’est la même chose lorsque nous devenons vegan. Nous faisons notre part pour rendre le monde plus juste et pacifique.

2. Mais où trouver des protéines ?

Bizarrement, le mythe persiste que nous avons besoin de viande pour fabriquer des protéines. Pas du tout ! Les protéines sont abondantes dans les aliments végétaux, si bien qu’il est pratiquement impossible ne pas satisfaire ses besoins en protéines.

Les principales sources de protéines végétales sont les légumineuses (les haricots en tous genres, les lentilles, le soja…), les céréales (le pain, les pâtes, le riz, le quinoa…) les noix (noix de cajou, pistaches, amandes, noix du brésil…) et les légumes verts (chou vert, brocoli, algue, pois…).

Ceux qui consomment une alimentation végétale variée obtiendront, de facto, bien plus de protéines que nécessaire. A titre d’exemple, voici les sources de protéines végétales d’une journée lambda, qui vous fourniront des apports nettement supérieurs à vos besoins :

Petit-déjeuner : tartines au beurre de cacahuète
Déjeuner : sandwich de houmous et falafels
Dîner : saucisses végétariennes accompagnées de pommes de terre et de petits pois

Il existe des logiciels en ligne pour ceux qui souhaitent mesurer précisément la quantité de protéines qu’ils consomment. Mais rappelez-vous ceci : les animaux qui ont la plus grande masse musculaire (buffles, gorilles, éléphants, rhinocéros…) sont tous végétaliens, et personne ne leur demande où ils trouvent leur protéines !

3. Est-ce que les poissons ressentent la douleur ?

La douleur est une chose difficile à évaluer, y compris chez les humains. Nous ne pouvons pas toujours appréhender la douleur des autres, mais nous pouvons les écouter nous expliquer ce qu’ils ressentent. Il est beaucoup plus compliqué d’évaluer la douleur chez les animaux. Les scientifiques ont donc mis au point deux méthodes pour mesurer leur sensibilité. Premièrement, disposent-ils de tout l’équipement physiologique nécessaire pour pouvoir ressentir la douleur ? Et, deuxièmement, se comportent-ils comme s’ils ressentaient de la douleur ?

Dans le cas des poissons, la réponse à ces deux questions est oui.

Les poissons sont bien équipés de nocicepteurs, les récepteurs sensoriels de la douleur. Ils produisent également des enképhalines, une substance analogue à la morphine, qui agissent comme neurotransmetteur pour atténuer la douleur de la même manière que chez les vertébrés comme nous.

Des recherches ont également montré que de nombreuses espèces aquatiques avaient une aversion pour les substances nocives. Lorsqu’ils sont blessés, ils se frottent au niveau de la zone affectée et se cachent de ce qui les agresse. Ils se comportent exactement de la même manière que si nous avions mal mais ne pouvions pas parler.

Les travaux de recherche en éthologie nous apportent toujours plus de preuves sur la sensibilité des poissons. Mais même si ce n’était pas le cas, ne devrions-nous pas cesser de pécher par principe de précaution et considérer les espèces aquatiques aussi avec compassion?

4. Est-ce que le soja réduit la testostérone chez les hommes ?

Il n’a jamais été prouvé que le soja ait un quelconque effet sur les taux de testostérone chez les hommes.

Le soja contient des phytoestrogènes naturels, appelés isoflavones, qui ressemblent chimiquement aux œstrogènes. Par le passé, des chercheurs ont supposé qu’ils pourraient se comporter comme des œstrogènes. Ce n’est pas le cas. De nombreuses recherches ont maintenant conclu que cette hypothèse était une erreur.

Une étude a évalué que les isoflavones du soja n’auraient que 1/10 000 des effets des œstrogènes. Une autre étude menée sur sept jeunes hommes en bonne santé qui mangeaient beaucoup de fèves de soja n’a constaté aucun variation hormonale. Elle a par ailleurs mesuré certains avantages apportés par leur consommation de soja et notamment une amélioration de leurs performances cognitives de perception spatiale.

Dans leur méta-analyse, un groupe de chercheurs a rassemblé 15 études et 32 rapports sur 36 groupes évalués avant de conclure que « Les études cliniques ne montrent aucun effet des protéines de soja ou des isoflavones sur les hormones de reproduction chez les hommes ».

Ce que la recherche a démontré, en revanche, c’est que la consommation de soja est liée à une réduction de 20 à 30% du risque de cancer de la prostate. Le soja est en fin de compte très bon pour les hommes.

5. Que deviendront les animaux si on arrête de les manger ?

L’élevage, comme tous les secteurs de l’économie, dépend de l’offre et de la demande. À mesure que les gens deviendront vegan et que la demande de produits d’origine animale diminuera, les agriculteurs devront élever moins d’animaux. Ce qui signifie que moins d’animaux devront endurer la vie misérable des élevages industriels, la terreur des transports de longues distances et les horreurs de l’abattage.

Certaines personnes craignent que des espèces disparaissent si nous ne les élevons pas pour les manger. Il est vrai que cela peut arriver. Mais de quels animaux parlons-nous ? Des races génétiquement sélectionnées pour leur rentabilité, leur rapidité d’engraissement, leur rendement laitier ou leur capacité à maximiser les petits dans une portée. Les dindes d’élevage n’ont plus grand chose à voir avec les dindes sauvages et il en est de même pour toutes les autres espèces.

Si certaines de ces races disparaissaient, ce serait une bonne chose. Les poulets de chair, par exemple, sont élevés pour engraisser le plus rapidement possible. Du coup, leurs articulations sont douloureuses, leur cœur est faible et il est fréquent que leurs os se brisent sous le poids de leur propre carcasse. Ces pauvres oiseaux ne naissent que pour une courte vie de souffrance.

Si nous nous préoccupons vraiment de la biodiversité, n’oublions pas que la consommation de viande conduit à l’extinction d’innombrables espèces. Au fur et à mesure que les forêts sont rasées pour laisser place aux pâturages, la disparition de la faune sauvage s’accélère. Les recherches ont enregistré un déclin de 60% des populations animales depuis 1970, l’élevage en étant l’un des principaux moteurs.

Pour le bien de tous les animaux, domestiques et sauvages, nous ferions bien d’arrêter de les manger.

6. Pourquoi les vegans font du prosélytisme ?

Quelle que soit la motivation principale qui conduit une personne à devenir vegan (qu’il s’agisse de santé, de considération pour les animaux, la gestion équitable des ressources ou la préservation de l’environnement), cette personne a réalisé, peut être subitement, l’impact dévastateur de l’industrie de l’élevage sur le monde. Des gens découvrent les liens entre les produits d’origine animale et les maladies cardiovasculaires, le diabète, la déforestation, le déclin de la biodiversité, la pollution, les zones mortes océaniques, la faim dans le monde, la souffrance des animaux, l’antibiorésistance ou le changement climatique. En parallèle de cela, ils s’aperçoivent qu’il existe une solution toute simple qui pourrait avoir un impact positif sur tous les tableaux : manger vegan. Il n’est pas étonnant qu’ils tiennent à le faire savoir !

Généralement, les vegans expriment leurs points de vue en réponse à une question ou un sujet soulevé par des amis, leur famille, des collègues de travail ou une publication des réseaux sociaux. Ils ne cherchent pas à imposer leurs opinions aux autres, ils partagent simplement leurs convictions, fondées sur des faits scientifiques. Si certains semblent s’exprimer avec trop de véhémence, c’est en partie parce que lorsque vous modifiez votre alimentation et que vous en ressentez rapidement des effets positifs, vous aimeriez que tout le monde puisse aussi en profiter. Ou alors, quand vous réalisez qu’en s’abstenant de consommer des animaux, vous contribuez à épargner des souffrances immenses, vous aimeriez que les personnes qui ont aussi de la compassion pour les animaux s’en aperçoivent et y contribuent également. Ou encore, lorsque vous percevez à quel point vous avez diminué votre impact environnemental, il est naturel de vouloir encourager les autres à se saisir également de cette opportunité de participer à la protection de notre planète et des générations futures.

Si les vegans défendent leurs convictions, ce n’est certainement pas qu’ils se sentent supérieurs, mais parce qu’ils veulent un monde plus juste, avec moins de violence, plus de compassion et de bienveillance. Et ceux qui les accusent de prosélytisme pourraient même s’apercevoir, dans la sérénité d’un moment de réflexion, qu’ils sont d’accord avec eux après tout.

7. Que mangent les vegans ?

Vingt ans en arrière, le fait d’être vegan était une toute autre histoire et c’était un avantage que d’aimer passer du temps en cuisine. Mais ces dernières années, de nombreuses alternatives végétales sont apparues sur le marché et deviennent de plus en plus accessibles. On trouve de plus en plus de steaks, de saucisses, de mayonnaises, de fromages, de glaces, de yaourts ou de gâteaux 100% végétaux.

La plupart de ses produits sont disponibles en supermarché et quand on sait les chercher, il n’est pas difficile de se les procurer !

Quand les gens deviennent vegan, ils restent tels qu’ils sont ! Ceux qui aimaient les hot-dogs, peuvent encore manger des hot-dogs. Ceux qui aimaient les croissants peuvent encore en prendre au petit déjeuner. Il s’agit simplement de s’approvisionner différemment, en prenant de nouvelles habitudes d’achat.

Sans compter que beaucoup des produits courants sont déjà vegans. Pain, pâtes, riz, margarine, biscottes, confiture, chips, cacahuètes, conserves de maïs, de haricots ou de pois chiches, concentré de tomate, ketchup, thé, café, jus de fruits… Tous ces articles de tous les jours, et bien d’autres encore, sont 100% végétaux. Et bien des repas classiques n’ont besoin que de quelques ajustements pour être totalement vegans.

Un hachis parmentier, un chili ou des spaghetti bolognaise peuvent être préparés de la même manière que leurs versions carnée en utilisant simplement du haché végétal. Des lasagnes ou des purées se préparent aussi bien avec des laits végétaux. Pour préparer des fajitas, un cassoulet ou un ragoût, les simili-carnés fonctionnent parfaitement. Ces produits remplacent très bien la viande sans en avoir les inconvénients. Vous n’avez donc pas à abandonner vos recettes préférées.

Il faut généralement quelques semaines pour prendre ses marques et s’habituer à l’achat de nouveaux produits et de nouveaux ingrédients. Mais très rapidement, les gens découvrent que le véganisme a davantage tendance à élargir leurs horizons culinaires que l’inverse. Nombreux sont ceux qui témoignent du fait qu’ils n’ont jamais eu une alimentation aussi variée !

8. Le véganisme est-il approprié pour les sportifs ?

Demandez au pilote de formule 1 Lewis Hamilton, à la joueuse de tennis Serena Williams, ou à l’ultra-marathonien Scott Jurek ! Ces athlètes de haut niveau, et bien d’autres encore, ne tarissent pas d’éloges au sujet de leur régime végétalien.

Lewis Hamilton est devenu vegan pour l’environnement, les animaux et sa santé. Marqué par des antécédents familiaux de maladies cardiaques et de cancer, il a déclaré : « quand on sait que la viande peut boucher nos artères, quand on sait tout ce qu’ils mettent dans la viande que nous mangeons tous, ne comptez pas sur moi pour ne pas en tenir compte ». Depuis qu’il est devenu vegan, Lewis a remporté son cinquième titre de champion du monde.

Serena Williams suit un régime végétalien en périodes d’entraînement, et après avoir donné naissance à sa fille, elle a mangé vegan pour se remettre en forme dans les meilleurs délais. Ce sont les choix d’une championne qui a remporté 23 titres du Grand Chelem.

Le célèbre coureur d’ultra-trails, Scott Jurek, analyse ce que lui a apporté le végétalisme : “J’ai eu davantage d’énergie. J’ai perdu un peu plus de graisse corporelle mais ma masse musculaire est restée la même. Tous ces changements étaient très positifs, mais le plus important c’est vraiment les bénéfices sur le long terme. Cela m’a aidé en termes de récupération et de longévité dans le sport.”

La coureuse cycliste Dotsie Bausch y voit également un avantage compétitif : “C’était incroyable de constater la vitesse à laquelle j’étais prête pour une nouvelle séance d’entraînement. Juste avant les Jeux Olympiques, je m’ennuyais littéralement assise sur la piste, à devoir patienter pour que mes coéquipières finissent de récupérer entre les intervalles. En 2012, à l’âge de 39 ans et demi, je suis monté sur le podium olympique, ce qui est un record de longévité dans ma discipline.”

L’haltérophile Kendrick Farris est une preuve vivante que le végétalisme est parfaitement compatible avec les sports de force. Deux ans après être devenu vegan, aux Jeux Olympiques de Rio 2016, il a battu son record personnel de 357 kg à l’arraché et l’épaulé-jeté.

Le footballeur américain Derrick Morgan a rapidement constaté qu’il avait davantage d’énergie et moins d’inflammation musculaire avec une alimentation végétale. L’amélioration de ses performance n’est pas passée inaperçue dans son équipe des Tennessee Titans. Une quinzaine d’entre eux ont végétalisé leur alimentation, avant de réaliser leur meilleure saison des dix dernières années.

Course à pied, triathlons, sports d’équipe, sports de combats, culturisme, danse, surf, patinage artistique, sports extrêmes… on trouve des athlètes vegans de haut niveau dans toutes les disciplines. Et nombreux sont ceux qui témoignent que leur alimentation les aide à s’entraîner davantage, récupérer plus rapidement et mieux performer.

À ce sujet, n’hésitez pas à regarder le documentaire The Game Changers !

9. Ne faut-il pas boire du lait pour avoir des os solides ?

Nous avons besoin de calcium et de vitamine D pour avoir des os solides. Et contrairement à ce que vous auriez pu entendre dire, les produits laitiers sont très loin d’avoir le monopole du calcium. Il existe de nombreux aliments végétaux riches en calcium.

On peut facilement satisfaire ses besoins en calcium avec des laits végétaux mais également via les apports des haricots (en particulier les haricots noirs, les haricots rouges et les fèves de soja), du chou frisé, du chou vert, du cresson, du brocoli, de la patate douce, de la courge butternut, du tofu et des figues sèches.

Il n’est pas difficile d’obtenir suffisamment de calcium pour un vegan qui mange varié. Rappelons que avons aussi besoin de vitamine D, la vitamine du soleil, pour nous aider à absorber le calcium. Mais il n’est pas toujours évident d’avoir une exposition suffisante au soleil, en particulier durant les mois d’hiver. Côté alimentation, les champignons sont une excellente source de vitamine D, mais de nombreuses céréales et pains de petit-déjeuner, ainsi que de nombreuses marques de margarines en sont enrichis. Quelque soit le régime alimentaire, vegan ou omnivore, certaines personnes choisissent de prendre un complément de vitamine D pour s’assurer de combler leurs besoins.

Pour une santé optimale des os, il est également conseillé de limiter la caféine, d’éviter de fumer et de pratiquer une activité physique régulière.

10. Le véganisme n’est-il pas trop extrême ?

L’élevage dégage plus de gaz à effet de serre que toutes les voitures, avions, navires et trains de la planète. C’est une des principales causes de la déforestation, du gaspillage des ressources en terres et en eau disponibles, de la pollution de l’air, des cours d’eau et des sols. Entassés dans des hangars sordides, des milliards d’animaux vivent en situation de grandes souffrances tandis que d’innombrables espèces sauvages sont menacées d’extinction.

De son côté, l’agriculture végétale nécessite moins de terres, d’eau et d’énergie. Elle permet une répartition plus équitable des ressources au profit des populations défavorisées. Elle ne nécessite pas la déforestation massive qui décime la faune sauvage. Elle ne génère pas des millions de tonnes de purin qui polluent les sols, les lacs et rivières. Elle ne condamne pas des milliards d’animaux à une vie misérable et à une mort terrifiante. Et elle compte de nombreux bénéfices pour la santé humaine.

Parmi ces deux choix, nous pensons que celui de consommer des produits animaux est extrêmement problématique, tandis que celui de l’alimentation végétale est extrêmement positif.

“Certaines personnes considèrent que le véganisme est extrême. Un demi-million de personnes, chaque année, ont leur poitrine ouverte et une veine leur retirée de la jambe et cousue sur leur artère coronaire. Certains personnes diront que ça c’est extrême.” – Docteur Caldwell B. Esselstyn, Jr.

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